« Ce matin, j’ai
un petit peu peur. »
Ce furent
les mots déchirants de notre petite fille, Philomène, 9 ans, ce matin, lorsque
nous nous retrouvâmes pour le traditionnel petit-déjeuner en famille du samedi
matin.
Ce
petit-déjeuner avait un goût étrange, amer, comme jamais avant avec nos 4
jeunes enfants. Ce petit-déjeuner était chargé … de silence et de bruit ;
d’émotions et de réflexions ; d’appels extérieurs et de dialogues
intérieurs ; de peur et d’espérance (si, si, toujours) ; de colère et
de joie (pour ceux qui n’étaient pas touchés) ; de questions et de
réponses ; de stress et de calme … mais surtout de prière, sans équivoque,
intense, pour les victimes et pour leurs proches, et pour notre pays en
deuil !
Notre
petit-déjeuner était certainement similaire au vôtre, et à celui de millions de
familles à Paris, en France et dans le Monde.
Mais il
était aussi très, très, très différent de celui des familles des victimes, décédées,
portées disparues ou blessées — dont le nombre reste encore très incertain, et
qui sont confrontées au pire des visages de l’humanité, celui de la haine
aveugle, et au plus haut degré possible de chagrin et d’incompréhension.
Alors, ce
matin, tous ensemble, nous voulons dire une prière ardente pour toutes ces
familles meurtries, ou au moins avoir une pensée pour elles, pleine de
compassion, de charité, de solidarité … et j’oserais aussi ajouter pleine de
fraternité, valeur fondatrice du peuple de France aujourd’hui.
J’ai reçu de
très nombreux messages des amis d'ALPHA, de l’INSEAD, de DELOITTE et de bien
d’autres horizons ce matin, qui démontrent bien la force et l’unité de toutes nos
communautés fraternelles et bienveillantes en ce jour, comme une seule famille
éplorée. Ces messages sont très précieux pour nous tous, et je vous en
remercie ! N’hésitez pas, continuez à envoyer toujours plus de messages
d’espérance et de courage, qui sont tellement réconfortants au cœur des heures
obscures que nous vivons à Paris.
J’espère que
la date du 13 novembre restera à jamais gravée dans nos livres et nos mémoires,
non pas comme une pierre tombale, mais comme un message fort et retentissant, adressé
à tous les peuples, aux victimes comme aux terroristes, qui proclamera pour
toujours :
« En cette sombre
date du 13 novembre 2015, le peuple de France a été blessé et anéanti, mais il
a aussi réalisé que la compassion et la charité peuvent briller dans nos pires obscurités,
comme un feu allumé qui ne s’éteint jamais. »
Avec toute
l’assurance de mon affection et de ma prière fervente, pour vous tous, pour la
France et pour tous les hommes et les femmes qui souffrent du terrorisme dans
le monde.
Jean-Marc
#PrayforParis